Les colis ...
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colis pour les prisonniers en 1940
Personne n'oubliera le jour où le premier colis de France est arrivé dans son camp. Le bruit s'en est répandu comme la poudre : Untel de la chambre 25 vient d'être appelé à la Kommandantur pour un colis ; les s... lui ont tout ouvert, mais c'est formidable : il y a du gruyère, un saucisson comme ça, et des gauloises ! Dans certains camps, c'était fin août, dans d'autres en octobre seulement.
Bientôt arrivent des caisses de biscuits de guerre envoyées par le gouvernement de Vichy. Les « biscuits Pétain » sont une trouvaille. Ils voyagent bien, et nourrissent réellement. On ne sait si leur envoi est dû à quelque intendant militaire soucieux de faire consommer ses stocks de guerre, ou bien si le maréchal Pétain en a vraiment eu l'idée : c'est en tout cas l'idée d'un vieux soldat et d'un sage, qui sait qu'on ne part pas à la guerre sans biscuit, et que cette nourriture sobre permet de tenir.
De plus, les caisses de biscuits Pétain vont fournir une étonnante réserve de planches, dont les prisonniers sauront tirer des sièges, des tables, des étagères, des cloisons, des tréteaux de théâtre et des charpentes de souterrains d'évasion.
Les colis en provenance de Vichy
Les colis en provenance de Vichy vont se multiplier. Le total atteindra en 1944, près de 100 000 tonnes de vivres, 4 000 tonnes de tabac, 300 tonnes de savon et 18 millions de pièces de vêtements. Les livres arrivent bientôt à la cadence de plus de 50 000 par mois; avec, également chaque mois, à partir de 1941, 1 800 instruments de musique, 2 500 disques et 1 800 jeux.
La Croix-Rouge française prend en main tous ces envois dès le début de 1941. A compter du 1er janvier de cette année les familles pourront adresser chaque mois, avec des étiquettes spéciales envoyées par le prisonnier, deux colis de 5 kg. Ces colis traduiront mieux que les lettres la tendre sollicitude des épouses et des mères. On peut admettre que, mis à part les six premiers mois de 1940 et les six derniers mois de l'hiver 44-45, chaque prisonnier bénéficie d'une façon générale de 200 g de vivres français par jour et cela sauvera les santés, et bien des vies.
ravitaillements pour les prisonniers français
Tous ces précieux ravitaillements redonnent vite forces et courage aux prisonniers. L'idée d'évasion prend forme, et cela d'autant plus que beaucoup de ces colis apportent le nécessaire, même l'essentiel : de l'or, des marks, des vêtements presque civils, des boussoles, des cartes, des faux papiers. Les spécialistes allemands de l'ouverture et de la fouille des colis auront, une fois sur quatre, leur surveillance déjouée.
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